Lourd© [slam] by Tikenjahniki

Lourd comme le vécu d’un enfant jugé différent,
Mis à l’écart de tous pour une histoire de pigments,
Sa peau couleur ébène ébranle le bon jugement,
Le jugement de la haine voilà mon sentiment,
Mettez-vous à sa place, dû moins un seul instant,
Avoir la mauvaise face ce n’est pas évident,
Arborer une couleur pour le moins exotique,
C’est s’attirer les fougues d’ignorants fanatiques,


Lourd comme le secret de cette fille qui fuit tous les regards,
Personne ne se doute de ce qui s’est passé hier soir,
Ne pas perdre la face devant ses proches, tel est son seul souci,
Mais comment annoncer qu’elle s’est faite violée cette nuit,
Le drame est cruel, mais quand le destin s’abat,
Comment trouver le sommeil quand le coupable vit sous l’même toit !


Lourd comme le poids de ce garçon emprunt de préjugés,
Victimisé par les autres pour son obésité,
Sa maladie le gêne et son chagrin est immense,
Mais chaque jour le même rituel, moquerie, indifférence,
Personne ne cherche à comprendre le pourquoi du comment,
Les seules réponses qu’on lui lance, ce sont des ricanements,
Lui tous les jours il pense à abréger ses tourments,
Tout le monde semble oublier qu’il s’agit là d’un enfant,


Lourd comme le mensonge de cet adolescent,
Qui profite à outrance de l’amour de ses parents,
Il accumule les recettes de sa double vie,
C’est le soir de cinq à sept qu’il vend ses substances à autrui,
Pourri gâté par les parents car il est fils unique,
Il porte l’emblème du néant ainsi que sa tunique,
Mais un soir il s’est fait stopper après une course poursuite,
Bilan, un décès à déplorer mais pas du coté des flics,



Lourd comme la peine de cette mère de famille,
Dont on ressent la gêne jusqu’au creux de ses pupilles,
Madame n’a pas d’argent mais elle doit bien manger,
C’est pour nourrir ses trois enfants qu’elle accepte de coucher,
L’humiliation, elle doit vivre avec mais son combat est juste,
Surtout depuis que son mec à été enfermé sur décision du juge,
La fierté et la pauvreté ou bien l’argent et le vice,
Comme elle vous n’auriez pas hésité pour nourrir ses filles et son fils,



Lourd comme le message que je veux faire passer,
C’est vrai je n’ai rien d’un patriarche mais je sais m’exprimer,
Car au fond de moi-même je ne peux tolérer, que les victimes du système ne soient pas écoutées,
Une rébellion juvénile à deux balles, c’est ce que certains vont penser,
C’est vrai je m’excuse de ne pas trouver normales les inégalités,
Le fossé abyssal creusé par les préjugés vous parait désormais banal mais les chapitres sont comptés